lundi 31 mars 2008

L'Elysée et le gouvernement veillent désormais sur la toile

Ces dernières semaines, plusieurs décisions importantes ont montré que le pouvoir exécutif n'entendait plus négliger Internet. Alors que jusqu'à présent, la toile avait été perçue avant tout comme un outil de marketing pour promouvoir la politique gouvernementale, l'Elysée a pris conscience de l'impact d'Internet sur l'image du pouvoir.
En l'espace de quelques jours, un "monsieur Internet" a été nommé à l'Elysée. Internet est désormais considéré comme un média à part entière.
Depuis la campagne présidentielle, les vidéos en ligne sur Internet sont devenues la crainte des responsables politiques : propos prononcés en aparté, discours dans un local de campagne, commentaires censés être "off", les responsables politiques sont sans cesse filmés par des journalistes, des blogueurs ou de simples militants. Ces images sont ensuite mises en ligne sur les sites de partage de vidéo comme Youtube ou Dailymotion et circulent très rapidement sur la toile. Ce contenu est dit "viral" pour sa rapidité de diffusion. Une vidéo peut être visionnée plus d'une dizaine de milliers de fois. On parle alors de buzz.Ces dernières semaines, Nicolas Sarkozy a été la vedette de plusieurs vidéos visionnées par plus de 100 000 internautes. Il y a eu celle sur le salon de l'agriculture où le président de la République avait lâché "Casse-toi alors, pauvre con" à un visiteur qui refusait de lui serrer la main, ou celle de son altercation avec des marins pêcheurs du Guilvinec. A chaque fois, ces vidéos nuisent à l'image du président au point que Nicolas Sarkozy a décidé d'être plus vigilant.
Nicolas Princen, jeune militant UMP de 24 ans, a été nommé "chargé de mission au service internet", auprès de Franck Louvrier, conseiller pour la presse et la communication. Ce diplômé d'HEC et de l'Ecole Normale Supérieure avait déjà travaillé pour Nicolas Sarkozy pour le site de campagne du candidat en 2007 Nicolas Princen est désormais chargé de suivre tout ce qui circule sur la toile au sujet du président de la République : blogs, sites d'information, vidéos. A la revue de presse des médias traditionnels, le chef de l'Etat pourra donc lire aussi un résumé de ce qui se dit sur Internet. L'annonce de la création de ce tout nouveau poste a été mal accueillie dans la blogosphère. Les blogueurs politiques seraient-ils désormais sous la surveillance du pouvoir ? Si une veille des sites internet est possible, le contrôle de ce qui se publie sur la toile apparaît difficile. Eviter la diffusion virale d'une vidéo relève d'une mission impossible. L'hébergeur français Dailymotion n'hésite pas à retirer une vidéo à la demande de celui qui détient les droits ou de celui qui est visé par cette vidéo. Mais la même démarche s'avère plus compliquée sur le premier site de partage vidéo, Youtube, pour une raison simple : l'hébergeur est... américain. Penser pouvoir contrôler le web apparaît donc illusoire.

jeudi 27 mars 2008

Rachida Dati a fait exploser le budget de fonctionnement de son ministère

Mediapart - Par Fabrice Arfi Créé le 26/03/2008
Réceptions, voyages, restaurants et dépenses personnelles: la ministre de la justice a dépensé en moins de trois mois près des deux tiers des "frais de réception" alloués pour l'année 2008. Un dépassement de 30% avait déjà été enregistré l'an dernier. Le contrôleur financier du ministère s'en inquiète et a rappelé à l'ordre le cabinet de la garde des sceaux, lequel se veut rassurant.
D'un côté, la pauvreté de certaines juridictions françaises. Des tribunaux qui ferment ; des armoires cassées qu'il faut des mois pour remplacer ; des postes non pourvus... Tout cela, faute de moyens. En face, ou plutôt en haut, une ministre de la Justice qui mène grand train, se plaisant à poser à la Une des magazines, à enchaîner les voyages à l'étranger (Chine, Maroc, Royaume-Uni...) ou à multiplier les réceptions fastueuses au ministère.
Près d'un an après son accession à l'un des postes ministériels les plus convoités du monde politique, une question est directement posée à Rachida Dati : dépense-t-elle sans compter dans le cadre de ses fonctions ? Le contrôleur financier de la Chancellerie, Maurice Bestoso, s'en inquiète, allant, à certains moments, jusqu'à refuser de viser certains frais. Chargé de veiller à la conformité des dépenses du ministère, ce fonctionnaire placé sous l'autorité du ministre du Budget a récemment rappelé à l'ordre la garde des Sceaux concernant les dépenses qu'elle a engagées ces derniers temps.
Ses remontrances, selon nos informations, ont d'ailleurs obligé, début mars, certains membres de son cabinet à appeler la ministre à un peu de modération afin de mettre en adéquation le discours - les caisses de l'Etat sont «vides», d'après Nicolas Sarkozy - et la pratique.
«Toutes les dépenses ont été payées donc validées», explique à Mediapart le porte-parole du ministère, Guillaume Didier. Qui ajoute : «Après, c'est très classique qu'il y ait des échanges entre le contrôleur et l'administration qu'il contrôle». Des «échanges» : la formule est diplomatique. Y en a-t-il eu ces derniers temps ? Réponse de M. Didier: «Cela a dû arriver, oui».

Un gros bobard de Devedjian

Plus c'est gros, mieux ça passe.
Lundi 17 mars 2008, Patrick Devedjian, secrétaire général de l'UMP, reçoit la presse au siège du parti, rue de la Boétie, pour tirer les leçons des élections municipales de la veille.
Il veut démontrer que la défaite n'est que "toute relative" .
Dans les villes de plus de 30 000 habitants, la gauche avait perdu 39 villes en 2001, la droite n’en a perdu que 38 pour ce nouveau scrutin. Il est, par ailleurs, à noter que 18 des 22 ministres ont été élus ou réélus, alors qu’en 2001, l’ensemble des ministres du gouvernement Jospin avait été battu.
C'est faux ! Plusieurs ministres de Jospin ont été élus maire en 2001.
Mais les journalistes présents —une bonne trentaine— ne réagissent pas. Devedjian est tellement péremptoire qu'ils se disent qu'il doit dire à peu près la vérité. On l'avait d'ailleurs entendu la veille sortir impunément le même bobard sur les plateaux de télévision. En réalité, sur les 33 membres du gouvernement de Lionel Jospin, 18 étaient têtes de liste aux municipales: 13 ont été élus ; et cinq battus (Guigou à Avignon, Moscovici à Montbéliard, Lang à Blois, Gayssot à Béziers et Voynet à Dole).
Parler tant qu'on a la parole, contrer l'adversaire à tous prix, sans craindre de dire tout et son contraire: c'est une habitude chez les politiques. Et en période électorale, les mensonges, petits et gros se ramassent à la pelle

mardi 25 mars 2008

Alain Juppé accuse : Article sur son Blog

Alain Juppé accuse :
Les responsables occidentaux demandent à la Chine de "Tuer avec retenue" au Tibet.

Qu'aurais-je fait? Le premier mouvement, devant la répression sanglante des manifestations au Tibet par les autorités chinoises, c'est tout naturellement la révolte et la condamnation.
Peut-on imaginer cas plus flagrant de violation des libertés fondamentales d'un peuple opprimé depuis des décennies?
Et qu'entendons-nous dans la bouche des responsables occidentaux, politiques ou diplomates, de Washington ou New-York à Bruxelles en passant par à peu près toutes les capitales européennes? Un appel à "la retenue".
En somme, nous demandons au pouvoir de Pékin de "tuer avec retenue"!

Lafontaine toujours vivant:
"Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

Au fond de moi-même, je me demande ce que j'aurais dit si j'avais été investi d'une responsabilité nationale.Je suis ébranlé quand je vois l'allant que certains mettent aujourd'hui à pratiquer cette "realpolitik" qu'ils fustigeaient tant hier. Il y a des grâces d'état. Des disgrâces aussi.
Sans doute est-il facile de prononcer les paroles justes quand on n'a pas la charge des intérêts d'un peuple. Mais la Chine est si riche!
Aurais-je cédé, moi aussi, au "bon sens"?Je n'en sais rien. Il faut donc faire preuve d'humilité.
Mais les Tibétains meurent.
Alain Juppé

lundi 24 mars 2008

Le New York Times conseille à Sarkozy de se calmer

Dans un éditorial publié samedi et titré "Président Bling-Bling", le quotidien américain recommande plus de "discipline" dans la conduite des affaires au président français.
Le New York Times recommande samedi un peu plus de "discipline" dans la conduite des affaires au président français Nicolas Sarkozy dans un éditorial intitulé "Président Bling-Bling". Evoquant comme un "camouflet" pour le président le résultat des récentes élections municipales et cantonales françaises, l'influent quotidien estime que "M. Sarkozy a été puni pour toutes les bouffonneries médiatisées et peu présidentielles qui lui ont valu le sobriquet de "président Bling-Bling".
"Pour un homme politique qui a travaillé si longtemps et si dur pour arriver à l'Elysée, M. Sarkozy a démontré de curieuses notions sur comment se conduire une fois dans la place", ajoute le journal.
"Son divorce tumultueux et son remariage presque immédiat à une chanteuse- mannequin glamour ont été quelques unes des initiatives les plus sensationnelles qui ont valu à Sarkozy la couverture de 252 magazines en 2007", indique l'éditorial. Le New York Times rappelle également comme des preuves "de mauvais jugement" sa décision de "mettre fin abruptement" à une interview avec la chaîne américaine CBS, de "qualifier son porte-parole d'imbécile" ou "sa remarque grossière à un type refusant de lui serrer la main".
"Ces potins sensationnels ont été assortis de messages confus du gouvernement de M. Sarkozy, le président et ses conseillers souvent parlant et agissant en porte-à-faux avec les ministres", écrit le quotidien.
"Avec de la chance, poursuit le New York Times, le camouflet des élections sera juste ce dont M. Sarkozy a besoin pour concentrer à nouveau son énergie illimitée sur ce qu'il a promis: de sérieuses réformes économiques".
M. Sarkozy "est de loin trop bouillonnant pour devenir un clone de ses pompeux et graves prédécesseurs mais lorsque la conduite d'un homme politique interfère avec sa mission, il est temps d'appliquer une dose de discipline", conclut l'éditorial.

vendredi 21 mars 2008

CANTONALES 2008 : La " Branlée mémorable " subie par la Droite

En prenant 9 conseils généraux à la droite, la gauche a confirmé dimanche aux cantonales sa victoire des municipales.
La gauche est désormais à la tête de 60 des 101 départements français, neuf d'entre eux ayant basculé à l'issue du second tour des élections cantonales dimanche. La gauche conquiert l'Ain (à droite depuis 32 ans), l'Allier, la Corrèze, la Côte d'Or, l'Indre-et-Loire, les Deux-Sèvres, le Lot-et-Garonne, la Somme et le Val d'Oise. Selon une totalisation en voix du ministère de l'Intérieur, la gauche a obtenu 51,28%, dans les cantons, réalisant un meilleur score encore qu'en 2004 (47%), où elle l'avait pourtant largement emporté. La droite a de son côté recueilli 44,52% des suffrages et le MoDem 3%.
La majorité présidentielle a eu du mal à prononcer le mot "défaite" , il s'agit pourtant bien pour elle d'une défaite cuisante, c'est un coup de semonce. En dehors des enjeux et contextes purement locaux qui semblent d'abord avoir comptés, les électeurs ont sans conteste sanctionné l'image et le style de Sarkozy, mais aussi l'absence de résultats attendus dans la politique gouvernementale. Sarkozy devra donc, s'il veut envisager une quelconque réélection dans quatre ans, opter pour une présidence plus simple, plus en phase avec la tradition républicaine, et surtout obtenir des résultats dans ses réformes afin de montrer qu'elles étaient utiles et non idéologiques, mais plus encore pour redresser les finances de notre pays, ceci sans oublier les plus modestes, dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat et de crise du logement...
Le pays est entré en dissidence, un raz de marée rose à déferlé. Et la gauche va devoir, à présent, ne plus se contenter de n’être que le réceptacle de l’antisarkozyme.

mardi 18 mars 2008

MUNICIPALES 2008 : Résultats du deuxième tour

Le gouvernement de Sarko s'attendait au pire, et le pire est venu. La liste des villes perdues par l'UMP est impressionnante.
A Périgueux le Ministre de l'Education, Xavier Darcos, est battu par son adversaire socialiste Michel Moyrand.
Caen bascule à gauche, et largement. La socialiste Adeline Hazan est élue à Reims. Au grand banquet du "rééquilibrage" on ajoute Saint-Etienne, Quimper, Blois, Strasbourg, Toulouse, Rodez, Chalon sur Saône, Bourg en Bresse, Metz, Rouen, Evreux, Alençon, Amiens, Laval, Angoulème etc... qui disent adieu à la rupture.
A Colombes, Rama Yade et l'UMP sont expulsés de la mairie.
Metz, à droite depuis 1848, devient une ville socialiste. François Bayrou perd de quelques centaines de voix à Pau. Une des rares satisfactions pour Sarko avec La maigre victoire à l'arraché de Jean-Claude Gaudin à Marseille .
Résultat symbolique : la sarkozyste Nadine Morano, porte-parole de l'UMP, est battue à Toul où elle était engagée dans une triangulaire fatale
GRANDES VILLES : A GAUCHE TOUTE
Dans les grandes villes Toulouse est remportée par le PS. Pour l'UMP Toulouse rime donc bien avec to rose. Strasbourg passe à gauche et Lille y reste sans grand suspens. A Paris dans le 5ème arrondissement le très judiciaire Jean Tibéri, donné battu vers 21h, a fait revenir Lazare d'entres les morts pour être légèrement en tête à 22 heures.
LES PREMIERES REACTIONS
On s'y attendait, le gouvernement - François Fillon en tête - a noyé le poisson. Pas question à l'UMP de parler de "vote sanction", on préfère évoquer un "rééquilibrage". Les municipales de 2001 sont pourtant assez éloignées.
Pour les adeptes de Sarko la ligne directrice reste inchangée : malgré le coup de semonce on poursuit les réformes. On fait même dans l'humour chez le Premier ministre en ajoutant que "les résultats de ce soir nous prouvent une chose, c'est que nous n'allons pas assez vite et assez loin dans les réformes".
A ce stade on parle d'aveuglement ou de mauvaise foi.

samedi 15 mars 2008

Appel à la vigilance républicaine de Marianne

« Un appel "Pour une vigilance républicaine " réunit personnalités de gauche, gaullistes et centristes.

DIX-SEPT PERSONNALITÉS de gauche, centristes ou d'inspiration gaulliste ainsi que l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, ont signé « l'appel du 14 février pour une vigilance républicaine » rendu public vendredi 15 février par l'hebdomadaire Marianne. Outre l'ancien premier ministre de Jacques Chirac, figurent notamment parmi les signataires les gaullistes Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du général de Gaulle, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, le député communiste André Gerin, Jean-Pierre Chevènement, plusieurs socialistes de premier plan (Ségolène Royal, Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg), représentants du MoDem (François Bayrou, Marielle de Sarnez, la sénatrice Jacqueline Gourault) etc...

Pour une vigilance républicaine, l'appel de Marianne

Les soussignés se réclament de sensibilités très diverses, et ils ont sur un certain nombre de sujets importants des positions très différentes, mais ils ont malgré tout en commun un certain nombre de convictions et de valeurs qu'ils entendent réaffirmer.

- Leur attachement au principe républicain et, en conséquence, leur refus de toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective.

- Leur attachement aux fondamentaux d'une laïcité ferme et tolérante, gage de la paix civile.

- Leur attachement à l'indépendance de la presse et au pluralisme de l'information.

- Leur attachement aux grandes options qui ont guidé, depuis cinquante ans, au-delà des clivages partisans, une politique étrangère digne, attachée à la défense du droit des peuples et soucieuse de préserver l'indépendance nationale et de construire une Europe propre à relever les défis du XXI° siècle.

Au-delà de leurs divergences, les soussignés tiennent à rappeler leur engagement à défendre, séparément ou ensemble, ces impératifs, comme toujours cela fut fait au cours de l'Histoire de la République.

Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du Général de Gaulle
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre
Ségolène Royal, ancien ministre, Présidente de la région Poitou-Charentes
François Bayrou, ancien ministre, député des Pyrénées-Atmantiques
Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre
Corinne Lepage, ancien ministre
Nicolas Dupont-AIgnan, député de l'Essonne
Bertrand Delanoë, maire de Paris
Maurice Leroy, député de Loir-et-Cher
Nöel Mamère, député de la Gironde
Jean-Christophe Lagarde, député de la Seine-Saint-Denis
Marielle de Sarnez, conseillère de Paris
André Gérin, député du Rhône
Arnaud Montebourg, député de la Saône-et-Loire
Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher
Jean-Pierre Brard, député de la Seine-Saint-Denis
Jean-Paul Bled, président des Cercles universitaires d'études et de recherches gauliennes
Marianne, Vendredi 15 Février 2008

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Appel de Marianne à la vigilance républicaine - Dailymotion