jeudi 31 juillet 2008

Rachida Dati, ministre à com' et à travers

Elle est unique et entend le rester. Rachida Dati a lancé la semaine dernière son blog, espace 100% autopromotionnel. « Ce n’est rien d’autre qu’un habillage marketing », explique sans fard sa conseillère en communication, Laurence Lasserre. Difficile d’affirmer le contraire.

Un marketing entièrement financé par la Chancellerie, y compris la campagne de référencement payée à Google.

Son porte-parole Guillaume Didier justifie lui la démarche: « Ça correspond à une demande. » Du Dati en veux-tu en voilà, mais en vidéo uniquement. Vous n’y trouverez que très peu de texte et, surtout, aucun commentaire. Re-explication de Laurence Lasserre:

« Il n’est pas possible, matériellement, de répondre aux messages. Nous n’en avons pas les moyens logistiques et techniques. »

Pas les moyens? Pourtant, lorsque l’on réunit les équipes travaillant pour le site du ministère et pour le blog vidéo, ce n’est pas moins de quatorze personnes que l’on dénombre. Presque autant qu’à Rue89 (qui reçoit mille commentaires par jour)!

Sur ces quatorze personnes, deux font en plus partie de l’entourage direct de la ministre: Laurence Lasserre et son assistant Thomas Fené. Et cet entourage direct compte trois personnes supplémentaires chargées de la communication: une attachée de presse, Amandine Martin, un stagiaire rémunéré sous convention, Arthur Dreyfus, sans oublier le porte-parole, Guillaume Didier.

JO : La chine censure le net pour les journalistes etrangers

D'après le site officiel des Jeux olympiques de Pékin, le Main Press Centre (MPC), l'immeuble qui abritera les journalistes du monde entier pendant la compétition, est un petit bijou. Sur 60 000 mètres carrés, à deux pas du stade olympique, le plus grand centre de presse de l'histoire des Jeux offre des restaurants, des salles de gym, de massage, un salon de coiffure et toute la technologie nécessaire pour proposer une couverture médiatique à la hauteur de l'évènement.

A un détail près, mais il est de taille : l'accès à Internet. Alors que les autorités avaient promis un accès sans censure, les journalistes qui s'envolent vers la Chine ont appris, mercredi 30 juillet, que les connexions depuis le MPC seraient limitées. "Notre promesse était que les journalistes pourraient se servir d'Internet pour leur travail pendant les Jeux. Et nous leur avons donné suffisamment d'accès pour cela", a assuré Sun Weide, le porte-parole du comité d'organisation des Jeux.

Mardi, Amnesty International dénonçait dans un rapport l'attitude des autorités chinoises, accusées d'utiliser les Jeux olympiques comme prétexte pour intensifier la répression. Human Rights Watch avait réalisé en juillet un document à l'intention des journalistes envoyés à Pékin, qui prévenait : "Rappelez-vous que les personnes qui courent les plus grands risques sont vos sources et vos contacts chinois".

dimanche 6 juillet 2008

Uribe, l'obstiné récompensé

Le président Nicolas Sarkozy pouvait lui dire publiquement «merci», mercredi soir. La libération des 15 otages, dont Ingrid Betancourt, est avant tout le résultat de la politique du président colombien Alvaro Uribe.

"Je suis très heureux de cette libération. Je pense qu'aujourd'hui la fin des Farc est proche", a déclaré Uribe mercredi après l'opération de son armée. Le président colombien peut se réjouir. Selon les dernières informations disponibles ce mercredi soir, la stratégie d’infiltration des Farc menée par l’armée colombienne, lente et parfois critiquée, aurait en effet grandement facilitée la libération de la députée franco-colombienne. Peu à peu, l’armée aurait en fait réussi à manœuvrer certains chefs des Farc.

Les destins d’Alvaro Uribe et celui d’Ingrid Betancourt sont étrangement liés depuis 6 ans puisque la député franco-colombienne avait été enlevée en février 2002, lors de la campagne présidentielle qui a conduit Uribe à la tête de la Colombie. Depuis le dossier Betancourt n’a pas quitté son bureau.

Lutte sans merci contre les Farc

Dès son élection à la tête de la Colombie en 2002, Alvaro Uribe, dont le père avait été assassiné par les Farc en 1983, choisit de ne pas transiger avec les rebelles marxistes. Il s'associe immédiatement avec les États-Unis dans leur guerre contre le terrorisme post 11-Septembre, lance avec force le Plan Colombie de lutte contre le narcoterrorisme pour éradiquer la culture de coca et le trafic de cocaïne. Sa lutte contre les Farc est sans merci. Les rebelles multiplient les attentats et réclament la démilitarisation d'une vaste zone dans le sud du pays.

Elu à une large majorité, grâce entre autre à sa promesse de mettre fin à la guérilla marxiste, sans compromis, Alvaro Uribe refuse systématiquement toutes les formes de médiation avec les Farc. Et en particulier, celles que proposent à de multiples reprise le président Vénézuelien, Hugo Chavez, en septembre 2007.

Démobilisation des rebelles

De nombreux soutiens sont scandalisés par l’intransigeance du président colombien qui fait face en pariant sur l’action de ses services et sur la démobilisation de rebelles Farc épuisés par toutes ces années de clandestinité. Sa stratégie semble lui avoir donné raison puisque 6.500 membres des Farc auraient déjà déserté les rangs des forces marxistes.

En 2006, il a été réélu pour un second mandat devenant le premier président colombien depuis un siècle à être réélu. En janvier 2008, selon le journal «El Tiempo», Uribe a battu le record de popularité avec 80 % d’opinion positive. Une popularité gagnée grâce à sa politique intransigeante vis-à-vis des Farc.


samedi 5 juillet 2008

Betancourt: Ségolène Royal minimise le rôle de Sarkozy et provoque un tollé

La socialiste Ségolène Royal a scandalisé la classe politique française, y compris son propre camp, en déclarant que le président Nicolas Sarkozy "n'était pour rien" dans la libération de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-otage des Farc.

La candidate déclarée au poste de premier secrétaire du Parti socialiste, qui se pose en principale opposante du chef de l'Etat, s'est démarquée jeudi du climat d'union nationale autour de la libération de Mme Betancourt.

"Nicolas Sarkozy n'a été absolument pour rien dans cette libération", avait assuré l'ancienne candidate à la présidentielle depuis Québec, où elle assistait au 400e anniversaire de la ville.

Pour elle, la libération est due à "une opération colombienne rondement menée". Les négociations avec la guérilla des Farc étaient "inutiles" et n'ont "débouché sur rien", selon Mme Royal.

Premier à réagir, le Premier ministre François Fillon, également présent à Québec, avait rétorqué jeudi que Mme Royal "manquait de dignité" et avait estimé que la socialiste se comportait comme "une petite fille dans une cour de récréation".

Le Premier ministre est revenu à la charge vendredi, parlant d'une "polémique regrettable" que Mme Royal "devra regretter".

"Je laisse Mme Royal à ses responsabilités. Qu'elle lise la presse française. Elle verra à quel point elle a choqué l'ensemble des responsables politiques français", a-t-il dit.

Le porte-parole du parti de droite au pouvoir (UMP) Frédéric Lefebvre a pour sa part jugé "pitoyable" de "tenter de rompre l'unité nationale" autour de la libération de Mme Betancourt.

Présente dans les salons de l'Elysée où se tenait une réception en l'honneur de Mme Betancourt, la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade s'est dite "très choquée" et a estimé que Ségolène Royal donnait "l'impression d'une enfant qui veut gâcher la fête".

Les propos de Mme Royal ont aussi choqué dans les rangs socialistes, où la compétition fait rage avant le congrès du PS prévu en novembre et la désignation d'un nouveau premier secrétaire du parti.

L'ancien ministre Jack Lang a estimé que "minimiser" le rôle de Nicolas Sarkozy relevait d'une "rare mesquinerie et d'un manque d'élégance morale", tandis que le député Philippe Martin jugeait les propos de Mme Royal "assez tristes et un peu consternants".

Mme Royal s'est défendue vendredi en affirmant qu'elle s'était bornée à "reprendre des faits admis par tous", et a dénoncé une "polémique indécente soulevée par la droite".

mercredi 2 juillet 2008

Ingrid Betancourt libre et sauve!

Article publié le 02/07/2008
L'armée colombienne a libéré ce mercredi la sénatrice franco-colombienne,3 otages américains et 11 militaires qui étaient aux mains des FARC. Tous les anciens otages semblent en relativement bonne santé. Ingrid Betancourt, souriante et heureuse est déjà arrivée à Bogota où elle a déclaré que l'opération avait été impeccable et que c'était un signe de paix pour la Colombie.


L'information a été donnée par le ministre de la Défense : un véritable coup de théâtre. Les forces armées ont libéré Ingrid Betancourt, les trois otages américains et onze militaires colombiens détenus par les FARC depuis près de dix ans.

La libération a eu lieu dans l'Etat de Guaviare (sud amazonien). C'est là que les derniers otages avaient été libérés et que certains autres avaient été vus pour la dernière fois.

Les otages exfiltrés ont été ramenés à la base militaire de Tolemaida, où convergent le gouvernement et les journalistes, pour les accueillir ainsi que, bien évidemment, les forces armées qui viennent de réaliser un coup absolument spectaculaire, auquel plus personne ne croyait.

Peter Mandelson accuse Nicolas Sarkozy de sabotage

La première journée de la présidence française de l'Union européenne n'aura pas été de tout repos pour Nicolas Sarkozy. Après le président polonais qui a affirmé qu'il ne ratifiera pas le traité de Lisbonne, le commissaire européen au commerce Peter Mandelson s'en est pris au chef d'Etat français. Si les relations entre les deux hommes sont difficiles, le ton monte est monté d'un cran, mardi 1er juillet, M. Mandelson accusant M. Sarkozy, dans un entretien à la BBC, de "saper" la position de l'Union européenne (UE) dans ses négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Répondant aux critiques du président français, accusant M. Mandelson et le chef de l'OMC Pascal Lamy de tenter d'obtenir un accord commercial défavorable à l'UE, l'ancien ministre britannique a déclaré : "Oui j'ai été contré et la position de l'Europe dans les négociations commerciales mondiales a été affaiblie." Le commissaire européen a relevé que son mandat pour négocier avec l'OMC avait été approuvé par les 27 Etats membres de l'UE, ajoutant que les derniers commentaires du président Sarkozy, allaient rendre "les choses plus dures" pour lui. "Nous n'avons jamais accepté dans le passé l'échec d'une ronde de négociation commerciale et ce serait extrêmement dommageable si cela devait arriver à cette occasion", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il regrettait que sa propre position ait été sapée "à un moment, très, très crucial" de ces négociations commerciales mondiales. Selon lui, les négociations "vont aboutir ou échouer dans les prochaines semaines ... la force de la capacité à négocier de l'Europe venant de son unité".

mardi 1 juillet 2008

De Carolis juge les propos de Sarkozy sur France Télévision "stupides" et "faux"

Lors de son passage au 19/20 de France 3, lundi soir, Nicolas Sarkozy avait estimé que France Télévisions pouvait "faire mieux" en termes éditoriaux et que ses programmes ressemblaient "encore trop aux programmes d'une chaîne privée".

"Faux", "stupide", "profondément injuste", a répliqué Patrick de Carolis sur RTL, précisant que son appréciation visait "tous ceux qui portent un jugement qui est inexact sur le travail qui est fait par des milliers de collaborateurs". "La télévision, c'est un métier qui est fait par des professionnels. Il est bon qu'on laisse travailler les professionnels", a-t-il souligné.

S'exprimant sur RTL, le patron de la télévision publique a dit qu'il "prendrait ses responsabilités" courant septembre si le budget alloué en 2009 à France Télévisions, privée de la manne publicitaire à compter du 1er janvier prochain, s'avérait insuffisant. Une menace à peine voilée de démission.

La ministre de la Culture et de Communication, Christine Albanel, a dénoncé ces propos, déclarant qu'"on ne peut pas dire ça du président de la République, de l'actionnaire qui vient s'exprimer sur France 3". L'UMP, par la voix de son porte-parole Frédéric Lefebvre, a réclamé des "excuses".