dimanche 6 juillet 2008

Uribe, l'obstiné récompensé

Le président Nicolas Sarkozy pouvait lui dire publiquement «merci», mercredi soir. La libération des 15 otages, dont Ingrid Betancourt, est avant tout le résultat de la politique du président colombien Alvaro Uribe.

"Je suis très heureux de cette libération. Je pense qu'aujourd'hui la fin des Farc est proche", a déclaré Uribe mercredi après l'opération de son armée. Le président colombien peut se réjouir. Selon les dernières informations disponibles ce mercredi soir, la stratégie d’infiltration des Farc menée par l’armée colombienne, lente et parfois critiquée, aurait en effet grandement facilitée la libération de la députée franco-colombienne. Peu à peu, l’armée aurait en fait réussi à manœuvrer certains chefs des Farc.

Les destins d’Alvaro Uribe et celui d’Ingrid Betancourt sont étrangement liés depuis 6 ans puisque la député franco-colombienne avait été enlevée en février 2002, lors de la campagne présidentielle qui a conduit Uribe à la tête de la Colombie. Depuis le dossier Betancourt n’a pas quitté son bureau.

Lutte sans merci contre les Farc

Dès son élection à la tête de la Colombie en 2002, Alvaro Uribe, dont le père avait été assassiné par les Farc en 1983, choisit de ne pas transiger avec les rebelles marxistes. Il s'associe immédiatement avec les États-Unis dans leur guerre contre le terrorisme post 11-Septembre, lance avec force le Plan Colombie de lutte contre le narcoterrorisme pour éradiquer la culture de coca et le trafic de cocaïne. Sa lutte contre les Farc est sans merci. Les rebelles multiplient les attentats et réclament la démilitarisation d'une vaste zone dans le sud du pays.

Elu à une large majorité, grâce entre autre à sa promesse de mettre fin à la guérilla marxiste, sans compromis, Alvaro Uribe refuse systématiquement toutes les formes de médiation avec les Farc. Et en particulier, celles que proposent à de multiples reprise le président Vénézuelien, Hugo Chavez, en septembre 2007.

Démobilisation des rebelles

De nombreux soutiens sont scandalisés par l’intransigeance du président colombien qui fait face en pariant sur l’action de ses services et sur la démobilisation de rebelles Farc épuisés par toutes ces années de clandestinité. Sa stratégie semble lui avoir donné raison puisque 6.500 membres des Farc auraient déjà déserté les rangs des forces marxistes.

En 2006, il a été réélu pour un second mandat devenant le premier président colombien depuis un siècle à être réélu. En janvier 2008, selon le journal «El Tiempo», Uribe a battu le record de popularité avec 80 % d’opinion positive. Une popularité gagnée grâce à sa politique intransigeante vis-à-vis des Farc.


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