mercredi 28 mai 2008

Les salaires des grands patrons ont bondi de 58 %

En cumulant fixe, bonus, stock-options, dividendes et jetons de présence, les émoluments des PDG du CAC ont encore battu des records, malgré les aléas de la Bourse. L'Expansion lève le voile sur les 5 leviers des patrons pour gagner plus.

Attention, les rémunérations ici révélées sont susceptibles de heurter la sensibilité d’un public non averti. Les revenus encaissés en 2007 par les patrons des 40 plus grandes entreprises françaises ont augmenté… de 58 %. Une hausse ébouriffante, indécente pour certains, obtenue par l’addition de toutes leurs rémunérations.

Pour la première fois, L’Expansion a cumulé le salaire de base, le bonus, le gain encaissé sur les stock-options, les dividendes perçus et même les jetons de présence dans les autres grands conseils d’administration. En bas de cette longue colonne de chiffres, un total record pour les 40 patrons : 161 millions d’euros en 2007, contre 102 millions en 2006. Le gain moyen par tête atteint 4 millions et provient pour une part des profits réalisés en levant leurs stock-options. Les trois premiers du CAC 40 en ont tiré l’essentiel de leurs revenus en 2007 : Pierre Verluca (Vallourec) avec 18 millions d’euros, Gérard Mestrallet (Suez) avec 15 millions et Xavier Huillard (Vinci) avec 13 millions.

Des gains à faire hurler les salariés à la fiche de paie désespérément stable et au pouvoir d’achat en berne. Les patrons eux-mêmes risquent bien d’être embarrassés. A commencer par le premier d’entre eux, Laurence Parisot, qui à chaque excès prêche « la modération ». Trouble également probable chez les politiques de tous bords, condamnés à empiler les lois pour encadrer les salaires des patrons, apparemment sans succès.

Les raisons de la hausse des revenus des patrons sont pourtant connues et mécaniques. D’abord, les cours de Bourse ont été très élevés au premier semestre 2007, ce qui a fait grimper la valeur des stock-options. Mais, surtout, « le système fonctionne selon l’échelle de perroquet, décrypte Daniel Lebègue, président de l’Institut français des administrateurs. La transparence des salaires permet aux patrons de se caler progressivement sur les mieux dotés. Par ce jeu de contagion, les salaires augmentent. » Entre les salaires, les bonus, les stocks, les dividendes et les jetons de présence, chacun y va de son astuce pour gonfler ses gains.

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