mercredi 21 janvier 2009


America on the road again?

A l’aune d’une nouvelle ère que chante le monde entier le 44ème président américain prend possession du bureau ovale et semble t-il de la terre entière.
A quelques exceptions près, tous attendent, l’espoir au cœur, le miracle.

Abbas se félicite d’avoir été le premier interlocuteur au téléphone du nouveau président. Israël, qui avait ignoré la résolution de l’ONU, se retire de gaza le jour de l’intronisation de Obama. Ségolène Royal qui avait fait le déplacement pour vibrer en direct se réjouit et croit même, fière, avoir été copiée par Barak dans l’assaut du poste suprême. Sauf, au passage, qu’elle a perdu et Barak gagné. Sarkozy se dit pressé de changer le monde avec Obama.

Tous attendent le miracle de ce nouveau messie métis, noir selon qu’on soit de ce côté ou de l’autre de l’atlantique. Les médias ont tous passé l’intronisation en direct, en boucle. Les journaux, les économistes, journalistes sont là à scruter, à espionner chaque geste, chaque mot, annonçant le nouveau monde. Chaque petite phrase est analysée, décryptée, interprétée. Lourdes n’est plus en France, Fatima n’est plus au Portugal. Mais qu’espèrent-ils tous ces nouveaux croyants ? Ils croient tous que le nouveau messie va changer le monde entier. Ils croient tous que l’élection de Barak Obama est leur élection, celle du monde. Obama est devenu le président de la terre. Ils espèrent tous en l’Amérique. Ils sont sûrs, ils ont la foi, que grâce à Obama, l’Amérique va se reprendre, revenir plus forte sur le devant de la scène internationale. Les USA vont redevenir riches et le reste du monde en profitera. Les français étaient anti-américains, ils sont devenus obamaphiles. Oui le miracle va s’accomplir, là-bas vers l’ouest. Washington sera rebaptisée Bethleem.

Oui, les USA vont faire le nécessaire pour corriger la crise, leur crise. Face à l’effondrement de leur système bancaire, à la déconfiture de leur industrie Général Motors est passé pour la première fois de son histoire à la deuxième place, derrière Toyota), à la misère croissante, les américains n’ont pas le choix. Ils vont retrousser les manches, injecter des milliers de milliards et se redresser. Oui ils vont se redresser mais pour eux-mêmes et si après cela profite au reste du monde alors cela ne fera que renforcer leur aura. Mais d’ici là, ils vont construire des centaines de ponts, de centrales, des milliers de kilomètres de routes. Ils vont booster, révolutionner leur industrie automobile. Ils vont innover, créer, inventer de nouveaux concepts, de nouvelles idées. Ils seront même prêts à mettre au service de leur entreprisses tous les secrets bien gardés de la NASA. Oui ils vont revenir au top ces américains car ils n’ont jamais été aussi bons que dans la difficulté. Chaque crise les a relancé. Chaque guerre les a enrichi et rendu plus puissants.

Là ils vivent une guerre intérieure et celle-là ils vont la gagner. Mais qui va payer ? Le reste du monde devra passer à la caisse. Oui tout le monde devra payer s’il veut profiter un peu de leur renaissance. Spécialistes, sans vergogne, du protectionnisme ils vont d’abord se reconstituer. Leurs barrières douanières verront des surtaxes à l’importation, des dumpings à l’exportation. Les emprunts massifs, en dollars, pour financer leur relance seront remboursés par les pays prêteurs eux-mêmes. Oui ils sortiront de la crise d’ici un à deux ans, mais l’Europe mettra un à deux ans de plus en attendant les retombées américaines, Le reste du monde mettra lui 5 à dix ans.

Le monde prie donc Obama, paie ou paiera l’Amérique pour qu’elle s’engraisse et en espérant que l’on pourra picorer les miettes. L’Europe este encore trop faible politiquement, trop divisée pour pouvoir se prétendre indépendante. L’Asie est congénitalement dépendante des USA. L’Afrique est dans un tel état économique et démocratique si désastreux qu’elle ne peut être comparée au pauvre malheureux qui quémande chaque dimanche l’aumône à la sortie des églises.

Oui la crise va s’estomper dans les années à venir, jusqu’à la prochaine. Mais cette crise servira t-elle d’exemple à l’Europe, aux autres continents pour ne pas tomber dans les mêmes travers, la même dépendance lors de la prochaine ?
L’Amérique est à nouveau en marche. Le monstre est lourd, gigantesque. Il sera lent à s’élancer mais alors rien ne l’arrêtera. Sa formidable cinétique l’entraînera au-delà ce que tous les adorateurs d’aujourd’hui pensent ou attendent.
L’arrêt certain, car tout corps lancé doit forcément s’arrêter selon les lois de la gravité, de ce monstre risque d’être catastrophique.

Alors, l’Amérique on the road again ?

Boutigny, le 21/01/09
José ferreira
http://ferreirajdf.blogspot.com/

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