samedi 13 décembre 2008

Martin Bouygues bétonne les médias

Martin Bouygues, PDG de Bouygues et actionnaire majoritaire de TF1, estime que son groupe audiovisuel "subit des contraintes réglementaires uniques au monde" et ne voit pas de "cadeau" fait à TF1 dans le projet de loi de réforme de l'audiovisuel public, qui va supprimer la publicité sur les chaînes publiques après 20H00 à partir de janvier. Il trouve aussi « choquants » les débats à l’assemblé nationale où, selon lui, '"nous sommes insultés quotidiennement". Mr Martin Bouygues ne manque pas d’air. Il va nous faire pitié le petit malheureux, le pauvre, le brimé. Mais pourquoi pleure-t-il puisque son ami, le président de la République, reprend les propositions du Livre blanc de TF1 ? Le président n’aurait pas été assez loin pour le satisfaire ? Il n’aura pas eu tous les cadeaux qu’il a demandé? Pourtant les députés ont aussi divisé par deux la taxe initialement prévue et ce conformément à sa demande tel que l’a révélé le Canard Enchainé. Non, Mr Bouygues se sait satisfait, ses saillies ne sont que du brouillard qu’il tente de vaporiser afin de cacher un autre scandale qui se profile. Il tente simplement de noyer le poisson. Mr Bouygues bétonne comme on dit dans son milieu.
Car étrangement, notre état se voit incapable d’attribuer la 4ème licence 3G de peur que Free ne l’emporte. Les 3 opérateurs actuels n’en veulent pas de cette 4ème licence tellement ils s’entendent bien sur le partage actuel du gâteau. Ou alors, oui ils l’acceptent mais à condition de se la partager, mais pas question qu’un 4ème larron vienne jouer le troublion dans le jardin privé. Le système est si juteux qu’il serait indécent que la concurrence vienne en profiter aussi.
Mr Martin Bouygues est si inquiet à ce sujet qu’il n’hésite pas à menacer le gouvernement.
Sans ambages il balance : « Si le gouvernement autorise un nouvel entrant à venir faire de l'ultra-« low cost » dans le mobile, il prend une lourde responsabilité ». « A terme, conclut-il, une guerre des prix peut provoquer de 10.000 à 30.000 pertes d'emplois chez les opérateurs ». Bigre ! En pleine période de crise, en plein marasme économique, au moment où le chômage flambe, Mr Bouygues n’y va pas par quatre chemins. Une lourde responsabilité qu’il prendrait le gouvernement de faire jouer la concurrence au profit des usagers. Cela s’apparente fortement à une menace à peine voilée. Jusque 30 000 chômeurs de plus si Sarkozy ne bloque pas le concurrent Free. Le président serait alors un créatuer de chômeurs en pleine crise sociale. Bruxelles sera donc un créateur de chômeurs aussi, puisqu’elle a décidée de faire baisser le tarif des mobiles sur deux ans et cela sans appel d’offre, tout simplement en se basant sur le fait que les opérateurs actuels ne jouaient pas la concurrence et la transparence. Mais Mr Bouygues ne veut rien entendre, il veut le statu quo, pas de concurrence, surtout pas, alors exit Free. En gros il nous dit que les usagers doivent continuer à les engraisser sinon ils licencieront et ce sera la faute à l’état. Il arrivera peut-être à convaincre son ami le Président qui l’écoute si bien. Retenons les termes de Mr Bouygues car on les retrouvera certainement dans la bouche de Sarkozy ou d’un député UMP aux ordres.
Mr Bouygues bétonne. Il bétonne sa forteresse, mais son béton est-il sain ? Le dosage est-il correct ou nous présente-il un béton pourri qui se désagrège et qui a du mal à faire sa prise ?
En 1981 on pouvait déjà lire ou entendre dans l’émission de Michel Polac, le droit de réponse, sur TF1 : « Une maison de maçon ; un pont de maçon ; une télé de m... ». Bouygues avait alors licencié Polac.

Il bétonne vous dis-je.
José ferreira
http://ferreirajdf.blogspot.com/

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