dimanche 1 février 2009

La Guadeloupe, mèche de la bombe sociale ?

Le secrétaire d’état à l’outre-mer s’installe en Guadeloupe « le temps voulu » pour trouver une issue à la grève générale qui paralyse l’ile depuis le 20 janvier. "Je n'ai pas de calendrier de retour, je suis installé ici et, grâce aux moyens modernes de technologie, je peux gérer l'Outremer comme je le ferais de la rue Oudinot", où siège le secrétariat d'Etat, indique le sous-ministre.

Que diable, la crise est grave, elle inquiète le pouvoir.

"Liyannaj kont pwofitasyon" (LKP), qui regroupe quasiment tous les syndicats ainsi que des partis politiques et associations, a accusé les pouvoirs publics, collectivités et patronat local "de jouer le pourrissement".

Le LKP affiche 146 revendications, dont "la baisse des prix de tous les produits de première nécessité et des impôts et taxes", la baisse "immédiate" de 50 centimes du prix des carburants, une augmentation salariale de 200 euros et le gel des loyers.

"Les problèmes de pouvoir d'achat sont communs à toute la France", explique Patrice Ganot de la Confédération des Travailleurs Unis, membre du collectif LKP, "mais la situation en Guadeloupe est très particulière, du fait de son éloignement, d'un taux de chômage plus élevé qu'en métropole, du coût exorbitant des produits de consommation courante, beaucoup plus chers qu'en France, etc. D'ailleurs les fonctionnaires français en poste en Guadeloupe bénéficient d'une prime pour compenser ce coût de la vie, tandis que les travailleurs guadeloupéens doivent se débrouiller avec des salaires très bas". Cette remarque est réelle et malheureusement commune à tous les domaines et territoires d’outre-mer.

Lorsque le cours du baril a baissé, les guadeloupéens se sont énervés de ne pas voir cette baisse suffisamment répercutée à la pompe. Les pouvoirs publics ont alors décidé, au mois de décembre, de financer eux-mêmes la baisse du prix des carburants, sans que la raffinerie locale ne voie ses marges diminuer. Dénonçant une "astuce financée par les deniers publics", plusieurs syndicats se sont regroupés pour dénoncer le prix des carburants, mais aussi le prix de toutes les matières premières et plus généralement le coût de la vie en Guadeloupe.
L’état est resté sourd, le peuple est donc sorti dans la rue et là c’est tout le territoire qui est bloqué. En dehors du coup porté à l’économie, notamment le tourisme, principale source de revenu, cette grève générale étale au vu et au su du pays entier que la crise est générale et qu’elle frappe largement au loin, sous le soleil. Les autres territoires français étant presque tous dans le même état économique doivent suivre de près, très près le résultat de cette épreuve de force. Yves Jégou le sait parfaitement et doit craindre plus que tout que la contagion ne touche tous les autres territoires.
Ne pas assez satisfaire les revendications c’est assurément provoquer un conflit dur, voir des émeutes. A trop céder c’est donner des idées aux autres et au titre de l’égalité nationale, être obligé de généraliser les mêmes accords, de satisfaire toutes les autres revendications qui naîtront, à juste titre et pour les mêmes raisons, partout sur le territoire national.
L’Etat sera-t-il tenté par des négociations secrètes ? L’état va-t-il céder secrètement pour éviter que le reste de la France n’obtienne la même chose ? Je crois que c’est la mission du secrétaire d’état, qui déclarait à sa première conférence de presse : "il s'exprimerait peu" et que son programme de travail "ne serait pas rendu public pour éviter la pression que pourrait exercer l'œil des caméras". L’aveu est maladroit mais clair : Il ne faut pas que le reste de la population nationale sache ce que l’état aura cédé.
C’est là faire démontre de cynisme, d’inégalité et de poltronnerie. Ce qui ne sera pas fait aujourd’hui, le sera demain à un coût beaucoup plus élevé. Tout fini par se savoir et les cachoteries ne feront qu’exaspérer davantage les français.

La Guadeloupe risque très fortement d’être la mèche qui mettra à feu la bombe sociale.

St Aubin , le 02/01/09
José ferreira
http://ferreirajdf.blogspot.com/

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