mercredi 11 février 2009

Le monde selon K………………choquant.

La lecture du livre de Pierre Péan laisse sans voix. Les révélations sont surprenantes, les attaques directes et sévères. A lire ou à entendre les médias et les réponses de Mr Kouchner on aurait été tenté de croire qu’il ne s’agissait une fois de plus que d’histoires de gros sous. On a déjà tant vus au niveau politique des hommes se servir de leur poste pour s’enrichir que un de plus ou de moins n’aurait pas été étonnant.

Mais ce qui m’a le plus surpris ce sont les révélations faites par Pierre Péan, non pas sur les méthodes appliquées par le french doctor pour s’enrichir, mais celles sur le comportement de l’homme lui-même. Il apparaît, selon l’écrivain, que le bon docteur contrairement à la face d’ange qu’il a donné pendant quarante ans n’aurait été en fait qu’un arriviste, se servant de ses missions humanitaires pour se mettre en avant, pour assouvir un besoin impérieux de mégalomanie. Il serait donc un tricheur, un menteur de longue haleine. Pierre Péan frappe fort dés le début de son livre à propos de la demi-finale de la Coupe du monde de rugby 2007 : »La caméra montre les sept remplaçants anglais en haut de survêtement rouge qui vont rejoindre les bancs de touche, quand les premières paroles du God Save The Queen sortent des gorges des joueurs. Tel un automate jaillissant brutalement de sa boite, Bernard Kouchner, comme mû par une urgence absolue, bondit et se met au garde-à-vous, la main droite sur le cœur. Figé, l’air grave, il écoute religieusement l’hymne britannique sous le regard mi-narquois, mi-interloqué des autres convives. La caméra « panote » vers les tribunes, puis, une fois La Marseillaise entonnée, revient sur les deux équipes. Le ministre des Affaires étrangères de la République française laisse sa main retomber et détourne le regard de l’écran où, après quelques images des joueurs, l’objectif fixe en gros plan Nicolas Sarkozy chantant à pleins poumons. Bernard Kouchner se remet à table sans même avoir fredonné quelques mesures de l’hymne national pour mêler sa voix aux accents virils de Chabal et Michalak… ». La dsecription est précise.

Mince alors, notre cher docteur préfère donc l’hymne national anglais à notre Marseillaise ? Cela n’est pas très patriotique ou alors il a été dégouté de voir Sarkozy à la télé ce qui ne l’a pas empêché de devenir son ministre. On peut lire page 14 à propos de la fameuse scène du sac de riz porté à l’épaule : « J’ignorais pourtant qu’il avait répété trois fois la scène ». Monsieur K. aurait donc un goût immodéré pour les scènes médiatiques ? Cela est malsain s’agissant à ce moment là de la misère d’un peuple, mourant de faim.

Péan démontre aussi la grande amitié que notre héros aurait avec Paul Kagame, reconnu par le monde entier comme étant un des génocidaires au Rwanda. Il en aurait été ainsi par ailleurs dans le monde. Mr Kouchner se serait servi de l’humanitaire pour se mettre en avant, pour prôner des interventions militaires dans des conflits civils. Il est vrai que nous l’avons tous entendu se prononcer pour les deux guerres en Irak. Il aurait aussi mis dans sa poche la morale en Birmanie, en empochant une bonne somme pour dédouaner TOTAL des accusations à propos des travailleurs esclaves. Pierre Péan ne l’épargne à aucune page. Du Biafra au Darfour, passant par le Kosovo, la Birmanie, l’écrivain décrit précisément les turpitudes, les mensonges, les m’a-tu-vu du docteur. Il dénonce à chaque page les mises en scène, l’extrême égo de cet homme, comme lors d’une réception donnée par Pinault à Venise ou il refusa, avec sa femme, de prendre « les transports en commun » un vaporetto, préférant le bateau-taxi. Sa complice et épouse Christine Ockrent, appelée femme des ménages, patronne de RFI aurait à plusieurs reprises satisfait l’égo de sa moitié en licenciant plusieurs journalistes déplaisant à ce dernier. En dehors de l’argent, gagné de façon immoral, notre french doctor humaniste ne serait donc qu’un faussaire, âpre aux honneurs et au vedettariat.

Il est vrai que Mr Kouchner n’a essayé de se défendre, face aux attaques de Péan, que sur les propos d’argent gagné grâce à ses différents postes. (A aucun moment Péan ne prétend qu’il s’agirait d’argent illégal.) Mais je n’ai pas entendu une seule fois Mr Kouchner rejeter les accusations sur son comportement, sur ses « mensonges ». Pourquoi ne se défend-t-il pas sur ces attaques ? Elles sont fondées ? Dans tous les cas l’écrivain cite ou des témoins, ou des sources et comme ce n’est pas, et loin là, un jeunot dans ce genre d’écrits au risque d’encourir plusieurs procès, il est à penser que ses affirmations sont fondées.

Certains prétendent que ce livre est nauséabond. Je serai tenté de penser que c’est le comportement de Mr Kouchner qui l’est. Par ailleurs il est nécessaire que ces vérités, dérangeantes certes, soient publiées, ne serait-ce que pour éviter que les puissants ne se croient intouchables. C’est donc un livre salutaire.

Mais Mr Kouchner, je vous le dis, à l’image d’un certain monde, c’est choquant.

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